mercredi 21 janvier 2009

Sans titre [j'écris_2]

Le 4 janvier… :


J’ai dû faire une pause hier. Toutes ces histoires me fatiguent, me fatiguent tant que depuis trois jours, je ne fais rien d’autre que me reposer. Feindre de dormir pour tromper mon ennui, voilà tout mon programme ! Je passe mes journées sur le canapé du salon, un livre que je n’arrive pas à lire dans les mains, mes yeux se promenant sur un plafond dont je me demande quand il commencera à m’être familier. J’y lis ma solitude.

Pendant ce temps, la maison reste en chantier. J’ai tant de choses à faire que je n’ai plus le courage d’entreprendre quoi que ce soit. Je repense régulièrement à cette stupide scène et je maudis Gérard, le plus-qu’homme qui fait toujours en sorte que rien ne marche pour moi. Et moi. Moi je me demande « qu’est-ce qu’il y avait dans l’enveloppe » ?


Suite de l’histoire du 2 janvier :

J’ai la lettre dans les mains et je vais ouvrir l’enveloppe, soudain (comme par hasard) je m’emmêle les doigts (la douleur de la brûlure de la veille me lance d’un coup), les pinceaux, les mains, les pieds, le tout bascule en arrière, je fais tout tomber : l’allumette, la lettre, mes fesses sur le sol poussiéreux… J’ai d’habitude un excellent sens de l’équilibre… (Avec un peu de rigueur, ça se serait passé autrement sans doute une faiblesse scénaristique dans l’épisode de Gérard…) Je me cogne l’arrière de la tête contre un mur. Pas assez fort pour m’évanouir, non, juste assez pour me faire bien mal, que ça fasse « cling » dans tout mon corps.

Je me rappelle la lettre, l’allumette, le machiavélique Gégé, le fait que le papier brûle facilement (et même pour tout vous dire, étant très méfiant vis-à-vis du grand Gé, que ma maison est en bois), je n’ai pas encore tout à fait rouvert les yeux, que mes mains, et ce malgré la brûlure, que mes mains sont déjà en train d’explorer le sol à la recherche de l’enveloppe. L’enveloppe et bien sûr, bien sûr…ça me dégoûte…mes mains dans le noir, l’enveloppe qui est en feu, ma blessure… je vous laisse deviner… Je saisis l’enveloppe du côté enflammé avec ma main blessée, j’ouvre les yeux, et alors qu’ils se posent sur ma prise je sens une douleur intense me remonter jusque dans la bouche, je lâche un cri et l’enveloppe qui se consume et disparaît à mesure qu’un mal pernicieux m’envahit : rien de bon pour ma dépression et un nouveau trophée à rajouter au tableau de chasse du vieux Gé’.

lundi 12 janvier 2009

Sans titre [j'écris_2]

Le 3 janvier :

J’ai mal aux doigts ! Ce soir j’ai mal aux doigts mais je n’ai rien de mieux à faire que de pianoter mon débile de clavier qui se régale du délicieux plaisir de me rappeler à chaque lettre les brulures de la veille.
La veille ! Une journée qui a été, il faut bien l’avouer…-mais quelle journée de m.!- une journée… stupide !
Une de ces horreurs qui vous donne envie de lever les bras vers le Ciel, de lui donner un prénom et de l’implo…et de lui gueuler après pour qu’il finisse par récupérer les immondices qu’il a tendance à laisser derrière lui.
« Gérard (nom du Ciel) ! Pourquoi tu t’acharnes contre moi de la sorte ? Pourquoi? Je ne t’ai rien fait moi, je ne t’ai rien fait. T’ai-je jamais contrarié? Non bien sûr que non car si c’était le cas tu me l’aurais déjà fait savoir, oui, bien sûr, tu n’es pas du genre à garder les choses pour toi !
Alors quoi ! Quoi ?
Hier soir, après que toi, cruel Gérard, tu te sois réjouis du spectacle de moi, moi, en train de me brûler les mains, tu aurais très bien pu t’arrêter là et me laisser méditer seul avec la souffrance que tu te complais à me faire endurer!
Mais non, ça ne te suffisait pas. Pourquoi se contenter de si peu ? Ca ne te suffit jamais. Oh Gérard mon bon Gérard, sais-tu à quel point j’apprécie tous tes caprices !
Tiens laisse moi seulement rappeler le tour que tu m’as joué hier soir. Hier soir après la brulûre. Ah ! Gérard ! Te souviens-tu ?
La lettre est posée sur le sol. Je suis accroupi une allumette dans la main gauche. Je fais bien attention de ne pas me brûler. J’ai mal à la main droite. Dans ma poitrine- sacré Gérard- mon cœur bat à toute vitesse.
Je craque successivement plusieurs allumettes sans réussir à me décider si oui ou non je vais saisir l’enveloppe, me ruer sur elle, la déchirer, en extraire la lettre, la déplier violemment, en sucer le suc et lire, lire, lire. Mais -était-ce encore ton œuvre ô grand Gégé ?- je reste désespérément immobile. Je ne parviens à rien. Alors je me dis que tant qu’à faire, puisque je suis ton objet Gérard, je n’ai qu’à redescendre à la cuisine, choisir un fruit dans la corbeille et le manger au coin de la cheminée.
Je me lève pour partir, et c’est là que tu fais fort Gégé, et là, ma main, ma main, toute seule (enfin on se comprend) s’anime, se dirige vers le sol, me fait courber le corps, plier les jambes… Ma main à moi qui suis si méfiant. Ma main personnelle ! Mon aimée main de maintenant.
Sans doute ai-je saisi la lettre, sans doute : j’étais tout seul, il n’y avait personne à des mètres à la ronde. Comment cela aurait-il pu se produire différemment ?
Cependant je n’ai aucun souvenir de comment précisément elle est arrivée entre mes mains. A quel instant très exactement l’ai-je saisie ? Quelle sensation j’ai éprouvé quand la peau de mon pouce, de mon index ou que sais-je s’est écrasé contre le papier de l’enveloppe ? Je n’en sais plus rien, j’ai tout oublié, je suis complètement incapable de le dire et pourquoi ? savez-vous pourquoi ? c’est parce qu’en fait, c’est si sûr, en fait, je n’ai jamais, ô grand jamais, et non, non non non Gérard, ramassé cette maudite lettre, jamais, ô, c’est Toi qui me l’a collée dans les mains. C’est toi Gérard !

vendredi 2 janvier 2009

2) Le bout de papier [j'écris_2]

Le 2 janvier :


Que l’on me coupe les oreilles, si je ne suis pas le plus malchanceux des hommes. Pourquoi ? Il n’aura fallu que deux jours au destin pour que déjà il cède au caprice de se jouer de moi. Ahah ! Quelle belle preuve de supra intelligence que cette supra-stupide ironie démiurgique ! M’affliger de telles bizarreries à moi qui n’ai jamais rien demandé à personne (et surtout pas au Sort)! Et des bizarreries qui en plus d’être bizarres sont inquiétantes! Oh mais quelle joie que cet emménagement Quel plaisir! Tout se passe tellement bien! Quel bonheur! Je suis tellement content d’être ici! Tellement content.

Je n’avais vraiment pas besoin de ces conneries. Pardonnez mon français mais j’en ai plus qu’assez et j’ai envie de dire MERDE.

Cela aurait pu se passer autrement.


Tout à l’heure, je monte un carton au grenier, je me prends les pieds dans une marche, manque de tomber, le carton est secoué, un papier en tombe, je n’y prends pas garde et me dis que je le ramasserai en redescendant. Mais j’oublie, je vais à la cave ranger des affaires, le jour se passe. Je ne pense plus du tout au bout de papier.

Puis avant de dîner, je m’aperçois qu’il me manque un briquet. Je me souviens avoir aperçu une boîte d’allumette quelque part en haut, monte au grenier, trouve la boîte, m’apprête à retourner dans la cuisine et remarque à ce moment le papier.

Il faut savoir qu’il n’y a pas beaucoup de lumière à cet endroit. Le blanc de la bizarrerie se distingue à peine du reste des ténèbres. Je craque une allumette et m’en approche. Doucement pour ne pas éteindre l’allumette.

Je constate qu’il s’agit en fait d’une enveloppe. Il y a quelque chose d’écrit dessus. Je m’approche mais je me brûle les doigts et s’il y a bien une chose que je déteste mais alors par-dessus tout, c’est bien de me brûler. Qui plus est les doigts ! Je donne un coup de pied dans le mur.

Je craque une nouvelle allumette. J’ai mal au doigt mais la douleur ne m’empêche pas d’être surpris car sur l’enveloppe, le nom écrit est le mien.

Le nom écrit est le mien et je sais pertinemment que cette lettre ne fait pas partie de mes affaires mais des siennes. Et il n’est absolument pas normal qu’un homme qui ne me connait pas ait pu avoir une enveloppe sur laquelle mon nom est écrit !

jeudi 1 janvier 2009

1) Le non-commencement [j'écris_2]

Le 1er janvier…,

Si j’ouvre ce blog aujourd’hui, c'est-à-dire en ce premier jour de l’année…., ce n’est pas pour, comme je le constate malheureusement trop souvent les pourtant rares fois où je m’aventure à arpenter la blogosphère, m’épandre sur les mièvreries désolantes que des lendemains bien trop réels ne permettent jamais de voir se réaliser, oh non, surtout pas (« Ciel épargnez-moi cette infamie »). Non, si je me risque aujourd’hui à glisser ici quelques lignes, c’est- et je m’imagine le faire discrètement : à la manière d’un pêcheur jetant sa ligne dans un coin silencieux ignoré de tous, loin des moteurs et des cris, mais à la différence que, contrairement à mon pêcheur, je ne cherche en aucun cas à attraper le moindre poisson- parce que je sais pertinemment que personne d’autre que moi ne s’(m’)encombrera à lire ces mots. Si j’ouvre ce blog aujourd’hui, c’est parce que personne ne le lira. Parce que je suis certain que dans ces eaux-ci, il n’y a pas de poisson.

J'écris_2: les règles du jeu

Le principe : écrire chaque jour un texte assez court qui suit le précédent en formant une vaste intrigue se construisant au fil du temps.

mercredi 10 septembre 2008

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En construction

A-venir:
*Histoire de samouraï
*Omron
*Le Bunker
*Le Journal
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